Stockage géologique du CO2
La concentration du CO2 dans l’atmosphère est le résultat de la dynamique de multiples processus naturels, parfois anthropiques, qui produisent et/ou consomment le CO2 atmosphérique.
Les processus du cycle de la matière organique (photosynthèse et dégradation) sont ceux qui mettent en jeux les flux de CO2 les plus importants sur l’échelle de l’année.
Sur des échelles de temps plus longues, l’activité anthropique, l’océan, la formation des sédiments, le volcanisme, l’altération des silicates, les grands impacts de météorite sont les puits et les sources de CO2 qui déterminent la concentration du CO2 dans l’atmosphère.
Il est maintenant bien établi que les puits et sources de CO2 produisent ou consomment du CO2 de compositions isotopiques différentes en carbone (13C/12C), c’est le résultat des fractionnements isotopiques qui sont essentiellement déterminés par les mécanismes réactionnels mis en jeu pendant les transferts de carbone, et de la dynamique de la Terre qui, sur les derniers 4.5 Ga a façonné chimiquement et isotopiquement le carbone des différents réservoirs terrestres.
En deçà de ce grand schéma, que le laboratoire a contribué à développer sur les trente dernières années, nous sommes engagés dans le Centre de recherches sur le stockage géologique du CO2, partenariat entre l’IPGP, les sociétés Total et Schlumberger, pour l’étude de la réactivité du CO2 anthropique que l’on injecterait dans des couches géologiques.
A cette fin, nous développons et testons des outils isotopiques (δ13C du carbone inorganique dissout par exemple) pour tracer les processus qui consomment ou produisent du carbone inorganique dissout.
Un premier test sur le lac Pavin, où une injection de CO2 magmatique se réalise naturellement, montre la pertinence de cet outil isotopique pour décrire le cycle du carbone (Coll. Géochimie des Eaux, D. Jézequel).
Nous développons aussi une collaboration avec Juerg Matter, Dave Goldberg du Lamont-Doherty Earth Observatory (Columbia University, New-York, USA) pour réaliser des tests d’injection de solutions saturées en CO2 dans les basaltes de Palisades.
L’objectif est d'estimer dans quelles conditions la dissolution des silicates du basalte libère du Ca2+ disponible ensuite pour former des carbonates et assurer une séquestration quasi-définitive du CO2 injecté.
Institut de Physique du Globe de Paris - Mise à jour 11/2024
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