Institut de Physique du Globe de Paris - Thèses soutenues en 2008

Thèses soutenues en 2008

Le carbone dans les rivières: implications pour l’altération chimique des roches volcaniques

sous la co-direction de Pierre AGRINIER et de Jérôme GAILLARDET (Géochimie et Cosmochimie) : soutenue le 16 juin 2008

Une rivière à la Réunion

La Terre peut elle réguler naturellement le taux de CO₂ dans l’atmosphère, et l’effet de serre qui y est lié ?

Les rivières, intégrateurs naturels des produits de l’altération, exportent du carbone vers l’océan sous forme de carbone inorganique dissous (CID).

Le CID (ensemble des espèces carbonatées en solution) résulte de la dissolution du CO2 dans l’eau, et produit une partie des protons responsables de l’altération chimique des roches :

CO₂ + H₂O → H₂CO₃ → H⁺ + HCO₃^- → H⁺ + CO₃^2-

Un traceur de source et de processus est utilisé : le δ¹³C_CID.

Chaque source a une valeur isotopique spécifique, et il est ainsi possible de les distinguer. Ainsi, les sources de carbone locales sont la matière organique (29 ), le CO₂ magmatique (-3.5 ), le CO₂ atmosphérique (env. -7 ), ou les carbonates secondaires.

Une rivière à la Guadeloupe (Basse-Terre)

Plus de 60 rivières ont été échantillonnées aux Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique et Dominique) en période de hautes eaux et de basses eaux, ainsi qu’une dizaine de rivières sur l’île de la Réunion, dont l’activité volcanique est plus fréquente. Le climat est par ailleurs un paramètre important de l’érosion chimique.

Deux missions en climat tempéré (Massif Central) et polaire (Islande) sont donc en préparation, afin de comparer les différents modes d’érosion pour chaque climat.

Les résultats permettront d’estimer l’impact réel de l’érosion chimique des roches basaltiques sur le cycle du carbone global.