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La Soufrière de Guadeloupe (Petites Antilles)



Dôme de la Soufrière avec zone d'érosion des sols et de végétation attaquée par les aérosol riches en acide chlorhydrique (HCl) émanant du Cratère Sud. On note les glissements de terrain du Piton Tarade (au centre) suite au séisme régional des Saintes du 21-11-04 (magnitude 6,4) vu le 3-01-2005.
Dôme de la Soufrière avec zone d'érosion des sols et de végétation attaquée par les aérosol riches en acide chlorhydrique (HCl) émanant du Cratère Sud. On note les glissements de terrain du Piton Tarade (au centre) suite au séisme régional des Saintes du 21-11-04 (magnitude 6,4) vu le 3-01-2005.

L’île volcanique de la Basse-Terre, qui fait partie de la Guadeloupe, est constituée de 7 principaux complexes volcaniques chacun comprenant plusieurs centres éruptifs (Volcanisme de la Basse-Terre). L’état actuel de nos connaissances indique que seul le massif de la Grande Découverte-La Soufrière a été actif dans les derniers 10 000 ans pendant la période de l’Holocène. Ce massif se caractérise par une très grande diversité de produits éruptifs associés à différents styles d’éruption qui ont façonné depuis 200 000 ans un paysage géologiquement complexe et morphologiquement contrasté.

La dernière éruption magmatique de la Soufrière a eu lieu il y a environ 475 ans au 16ème siècle. Elle a été récemment re-datée à 1530 AD (Boudon et al., in review). Cette éruption a donc eu lieu après la découverte de la Guadeloupe le 4 novembre 1493 par Christophe Colomb lors de son deuxième voyage en Amérique et seulement 105 ans avant la venue des occidentaux en Guadeloupe.

La reconstruction de cette éruption complexe montre qu’elle a eu de nombreuses similarités avec l’éruption de Soufrière Hills à Montserrat, à 80 km au Nord de la Soufrière, en cours depuis 1995 (Eruption de Soufrière Hills, Montserrat). La déstabilisation des flancs d’un ancien édifice volcanique à violemment dépréssurisé le conduit magmatique et son réservoir superficiel. L’éruption explosive qui a suivi a engendré la formation d’un panache éruptif atteignant environ 8 à 9 km de hauteur (La dernière éruption magmatique de la Soufrière) et des retombées de ponces et de scories à l’ouest du volcan. L’effondrement de ce panache instable a généré une succession d’écoulements pyroclastiques concentrés (mélange de gaz magmatiques, d’air, et de fragments scoriacés incandescents de taille millimétrique à décimétrique qui s'écoule de manière gravitaire) qui ont atteint une distance de 4 à 5 km. L’éruption a culminé avec la mise en place de l’actuelle dôme andésitique de la Soufrière. La reconstruction de cette éruption constitue le scénario le plus probable en cas de réactivation magmatique de la Soufrière (voir: scénarios éruptifs).

Dégazage au Tarissan et Cratère Sud, 6-09-2000
Dégazage au Tarissan et Cratère Sud, 6-09-2000

Toutes l’activité hydrothermale et les 6 éruptions explosives historiques intervenues en 1690, 1797-98, 1812, 1836-37, 1956, et pour la dernière et plus connue en 1976-77 AD, (Les éruptions phréatiques) se sont déclenchées à partir d’anciennes ou de nouvelles fractures sur le dôme.

La Soufrière de Guadeloupe est un des volcans actifs les mieux surveillés (Observatoire Volcanologique et Sismologique de la Guadeloupe-IPGP). Depuis une dizaine d’années l’Observatoire Volcanologique et Sismologique de Guadeloupe (OVSG-IPGP) enregistre une augmentation modérée mais progressive de la sismicité volcanique et de l’activité fumerollienne au sommet avec un dégazage acide riche en vapeurs d’acide chlorhydrique ayant entraîné un dépérissement de la végétation sommitale (Bilan mensuel de l’activité, OVSG-IPGP).

Pour en savoir plus: Bibliographie

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